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De la blessure d'abandon au déni et à la culpabilité

Lorsque la blessure d’abandon se manifeste, suite à un décès, un parent qui délaisse son rôle ou le refuse en disparaissant ou pas de la vie de son enfant (consciemment ou non), est présent mais pas en mesure de jouer son rôle (soit au foyer ou à l’extérieur du foyer), la blessure chez l’enfant s’intensifie en fonction des non-dits et des secrets de l’entourage et du parent « abandonnant ». La perte du parent (connu ou non) est déjà synonyme d’un rejet imaginé chez l’enfant : « il m’a abandonné parce qu’il ne voulait pas de moi ». Cela se cristallise par la non explication. La non prise en considération de la souffrance de l’enfant lui interdit de comprendre par lui-même et l’oblige à refouler ses émotions, il ne lui est alors pas permis de faire le deuil du parent (vivant ou non). Lorsque l’entourage est dans le rejet de sa propre souffrance et/ou que le/les parent(s) de substitution cache(nt) la vérité à l’enfant et/ou que le parent abandonne sans un mot, ils imposent un déni à l’enfant.

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L’enfant, dans les non-dits, la non écoute de sa souffrance, refoule ; le déni est alors une stratégie de survie. Oublier le parent, c’est chasser la souffrance, c'est-à-dire la dissimuler. Mais parallèlement à cette souffrance non exprimée enfle la colère : la colère vis-à-vis du parent qui a abandonné l’enfant et la colère vis-à-vis de l’extérieur (souvent la reste de la famille ou le/les parent(s) de substitution) qui ne l’ont pas entendu ni accompagné ni reconnu dans sa souffrance. L’enfant est seul et survit avec ce qui l’a profondément blessé. Il oublie le parent tout en se construisant une image de lui/elle pour ne plus aller contacter cette souffrance, la boucle est bouclée.

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Se créer alors un attachement avec non seulement le parent « abandonnant » mais aussi l’image que l’enfant s’est construite. N’ayant pas de repère, il n’existe alors plus que l’image que s’est imaginé l’enfant. L’enfant a « protégé » le parent, a peut-être même justifié ses actes afin de nier sa propre souffrance…

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L’enfant en oubliant ce parent qui l’a abandonné va non seulement survivre mais également se construire. Il peut même « bien » se construire et être heureux ! Certes, sa blessure d’abandon se manifestera parce qu’elle n’aura pas été transcendée mais le déni à pour conséquence de refouler la souffrance. Le déni « protège » l’enfant et le parent. Mais, lorsque l’Être va contacter sa blessure, il se retrouve face à la culpabilité non seulement d’avoir survécu mais peut-être d’avoir bien ou même mieux survécu en l’absence de ce parent, mais aussi, de l’avoir oublié voire même remplacé…

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La culpabilité est un jugement sévère, un amalgame qui révèle à quel point l’abandon fut terrible pour l’enfant… L’Être se retrouve dans un conflit de loyauté vis-à-vis du parent abandonnant mais également complètement désemparé devant ce qu’il a pu oublier, nier. Sa culpabilité le tétanise et l’immobilise dans sa souffrance.

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C’est dans la rencontre avec son enfant intérieur que le nœud peut être défait. Elle permet d’accueillir la douleur de l’enfant, son désarroi, son immense peur et sa colère ! Il est nécessaire de l’envelopper de beaucoup d’amour afin que la démystification puisse se faire. La colère est à contacter, la tristesse aussi, les émotions sont des guides. Transcender le déni, c’est faire éclater la perception de l’enfant intérieur, en apportant sa vérité, l’Être peut alors démystifier autant le parent abandonnant que l’entourage (famille adoptive, parent de substitution, parent restant). Cette rencontre permet de rétablir ce qui n’a pas pu être fait : écouter l’enfant, poser des mots, déconstruire ce que la tête avait inventé et laisser partir la souffrance. C’est se libérer. <3


Céline (21/06/16)

https://www.desvaguesalame.com/


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