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La domination

La domination, c’est expérimenter la prise de pouvoir et de contrôle sur l’autre. La domination, c’est la transgression qui vient pénétrer l’Être pour venir le posséder. C’est donc entraver et rejeter la liberté de soi mais surtout d’autrui. Dominer revient à violer une autre énergie pour s’en nourrir. La domination est la négation de l’autre, elle prend forme dans la production de souffrances qui se transforment souvent en sadisme et qui procurent chez le dominant une certaine voire une complète jouissance.

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La domination est la résultante d’une blessure originelle où des énergies ont pris l’ascendant sur d’autres. Dans le rejet d’elle-même, elles se sont générées de la frustration et de l’envie. En passant le cap de prendre l’ascendant sur d’autres énergies, une brèche énergétique est apparue et une forme de jouissance et de toute-puissance les a envahies. Cette brèche énergétique a renversé le cours de la vie et a scindé l’univers. Alimentées par une force jouissive inégalée, elles se sont prises pour des dieux et ont elles-mêmes entretenu le jeu de la domination car en transgressant elles ne sont plus que des coquilles vides qui se nourrissent de la domination pour perdurer.

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La domination, c’est donc une forme de pulsion qui se transforme autant en obsession qu’en passion à dominer l’autre car cela génère un sentiment d’exister qui procure aussi du plaisir, du « bien-être » et une forme de stabilité. Le dominant a besoin de l’autre pour subsister et alimenter sa toute-puissance mais c’est une nourriture éphémère qui appelle à reproduire de la domination pour survivre.

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La non gestion de la frustration doubler d’un narcissisme (ego) amène une attitude de dominant. L’Être se place au-dessus de l’autre (sentiment conscient ou non de supériorité). Ses pensées et actes sont égoïstes : seule son envie prime, peu importe ce que pense ou ressent l’autre. Il contrôle et veut rester dans le contrôle. L’autre n’est pas à son niveau, il hiérarchise et infériorise les autres. Il ne voit qu’à travers le prisme de ses perceptions et n’admet pas que l’autre puisse voir autrement (cela lui importe peu d’ailleurs). Ainsi, si l’autre réagit autrement que ce que, lui, attend, cela va générer une insatisfaction et c’est par la domination qu’il va assoir sa puissance et obtenir ce qu’il veut.

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Les dominants peuvent se regrouper entre eux, c’est ce qui va leur permettre d’être reconnus par des pairs même s’il peut instaurer des hiérarchies dans la domination. Un regroupement d’êtres au caractère de domination donne du crédit à leurs déviances et autorise les passages à l’acte où la domination s’étale. Notre société en est le parfait reflet…

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Le dominant est dans une mésestime de lui-même ce qui le place en surestime de lui par rapport à ceux qu’il juge inférieur et/ou qu’il soumet. Il va alors imposer ses idées à l’autre, l’obliger à agir contre ses désirs propres pour suivre ceux qu’il plante dans l’autre, il lui enlève son pouvoir créateur pour lui inoculer ce qu’il est, il contraint à l’obéissance, il peut dévaloriser, humilier, violer, tuer. Il peut user de paroles changeantes et contradictoires pour semer le trouble chez l’autre. Il est malveillant mais porte généralement le masque de la bienveillance aux yeux du monde. C’est un caméléon. Le dominant est manipulateur et la manipulation lui procure du plaisir. Il crée de l’emprise et cherche à détruire.

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La domination divise puisqu’il y a le dominant d’un côté (ou le regroupement de dominants) et les autres. Le dominant ne reconnait pas l’autre pour ce qu’il est mais pour ce qu’il peut lui procurer ou lui prendre. Il n’y a que lui qui compte. L’autre est là pour satisfaire ses besoins, ses envies et ses exigences narcissiques, il n’a aucune autre utilité. L’autre est donc chosifié. Il pénètre l’autre de sa toute-puissance et cherche à le posséder. Cela peut se manifester par une incursion psychique (manipulation mentale jusqu’au lavage de cerveau) mais peut aussi apparaitre sous une pénétration physique (viol : s’introduire en l’autre), coups (marquer l’autre de son empreinte), tortures, sadisme, meurtre (paroxysme de sa puissance despotique), nécrophilie, cannibalisme…

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Lorsque l’être est dans la domination, il est coupé de ses émotions, son empathie, sa compassion, ses ressentis. Il est égocentré. Il cherche à contacter une jouissance primitive. La domination le nourrit. Il exploite l’autre en abusant de lui pour exister. L’Être justifie ses actes qui lui paraissent normaux (puisqu’il est supérieur). Ce qu’il peut générer comme souffrances lui importe peu puisque c’est « lui d’abord » et comme la souffrance de l’autre est non reconnue, il ne se remet pas en question sur ses attitudes et comportements. Il peut même accuser l’autre, les autres, la société de ses agissements déviants en se plaçant en victime. Il y aura alors une certaine perversité dans une attente que l’autre, qu’il infériorise, vienne prendre soin de lui. Il se place aussi un justicier de sa souffrance intérieure et punit alors l’extérieur de son mal être. Il ne gère mal voire aucune frustration et se venge sur l’autre pour ce qu’il ne réussit pas à obtenir (tout lui est du) ou plus simplement de la souffrance qui l’habite. Il ne prend pas ses responsabilités et n’hésite pas à faire culpabiliser l’extérieur des souffrances qui va générer chez autrui mais surtout parce qu’il n’y a que sa souffrance qui prime (celle de l’autre est niée). IL ne se sent pas fautif et est persuadé d'avoir raison.

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Le point culminant de la domination est la punition (qui va justifier ses transgressions). C’est là où apparait le sadisme jouissif qui permet au dominant d’exprimer son pouvoir. Il peut punir en privant l’autre de ce à quoi il tient ou a besoin ou de ce qui lui appartient (il tient alors en otage), en le maltraitant physiquement et/ou psychologiquement (en se dédouanant de ses actes puisque pour lui c’est mérité), en malmenant ou brutalisant des personnes ou animaux que l’autre affectionne (une manière d’atteindre l’autre sans le « toucher ») ou bien encore en laissant exploser et manifester ses fantasmes pervers et avilissants.

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Chaque Être porte en lui le visage de la domination. Ce serait un mensonge de ne pas le reconnaitre. Chacun s’en nourrit parce que l’Être n’a pas confiance en lui et est englué dans ses blessures. Ce trait de domination peut être ponctuel, fortement présent mais aussi imbriqué dans une attitude de soumission (nous sommes multiples dans nos réactionnels) mais, pour d’autres, c’est un état permanent… des Êtres sans âmes qui ont souvent des traits psychotiques.

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Lorsque l'Être a subit la soumission et l’humiliation, il se trouve marqué par la colère, le sentiment d'impuissance et les réminescences. Sa souffrance l'amène souvent dans un réactionnel de vengeance et de représailles. Il bascule alors dans la domination punitive. Il se retrouve alors pris au piège de ses réactionnels.

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La domination vient faire écho à des blessures d’enfance (intégration de la soumission et de la domination où l’enfant assimile qu’il est préférable de dominer pour survivre) mais aussi aux blessures transgénérationnelles répétitives qui habitent chacun.

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Le dominant porte bien souvent le masque de l’oppresseur (le bourreau) mais peut aussi user du masque du sauveur pour dominer de façon plus insidieuse.

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La domination est personnifiée plus amplement par l'homme car c'est le masculin qui pénètre corporellement. De ce fait, l'ego collectif en a créé une société misogyne qui instrumentalise l'homme à dominer la femme. Mais la domination peut aussi porter le visage de la femme quand celle-ci est dans le ressentiment, la punition et la castration. De manière plus générale, la domination s'exerce dès qu'il y a attrait à utiliser l'autre, à en disposer et en tirer profit (pour notamment assoir sa supériorité). Ainsi la domination peut se révéler au niveau des sexes, des races, des cultures, etc.

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La plus fréquente manifestation de la domination se trouve dans la sexualité. Elle n’est plus sacrée mais opprimée. Les fantasmes sont des idées implantées par l’ego collectif pour faire du sexe passionnel, vil, égoïste qui ne recherche que la jouissance. La pornographie et toutes les déviances sexuelles sont les résultantes d’une sexualité en distorsion. Le sexe c’est aussi la manière la plus simple de pénétrer l’autre, le posséder et l’envahir de son énergie pour y puiser de la délectation. Assimilé au viol, la possession est amplifiée de toute-puissance, l’autre est possédé complètement par son refus. C’est le non consentement qui fait exploser la jouissance du violeur.

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L’expérimentation de la domination permet de d’éprouver les distorsions dans leurs paroxysmes et de vivre dans la toute-puissance destructrice. C’est aussi faire l’expérience du non amour et de la non-conscience. Mais c’est aussi revivre une blessure originelle pour pouvoir participer à son épuration comme sa sublimation. Ce nettoyage est primordial et c’est par son imprégnation qu’il est possible de la déprogrammer.

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Pour sortir de la domination, il y a avant tout à s’observer et reconnaitre cette puissance destructrice qui vit en soi et comment elle apporte son lot de satisfactions… En regardant son chaos intérieur, l’Être peut constater que lorsque cela l’arrange qu’il peut être manipulateur, imposer ses idées ou des actes, être fourbe, malhonnête, orgueilleux, malveillant, hostile, violent, etc. S’observer n’est pas se juger mais se jauger. En repérant comment la domination l’imprègne et ce que cela développe en lui, il va aussi voir les bénéfices (illusoires mais très nombreux) qu’il en tire. Il a aussi à repérer comment il est programmé dans la domination/soumission depuis l’enfance, au niveau transgénérationnel mais aussi par la société à travers le temps et l'espace.

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Ces observations vont alors lui laisser un choix conscient : perdurer à exister au travers des avantages de la domination ou refuser la toute-puissance et tous ses privilèges. Ce second choix signifie d’abord désobéir et récuser ses envies égotiques car c’est par l’ego que la domination sévit. L’ego manipule l’Être.

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La domination qui sous-entend une supériorité est contre nature et tous ses privilèges et réactionnels qui en découlent sont des distorsions. L’Être a donc à se positionner dans une attitude de rédemption qui va le nettoyer de la domination et de ses résidus qui l’imprègnent. Cela passe par une remise en question profonde qui va renverser en totalité l'Être pour aller le dépouiller du « moi » et de son arrogance. Il va alors mesurer toute la noirceur qu'il porte, qu'il a alimenté, répété et développé. Il va alors faire allégeance et se repentir sans se juger. Il peut alors reconnaitre sa petitesse et honorer la grandeur de tous et de tout. Il va ainsi non pas prendre de chacun mais apprendre. C'est par une rédemption total et non feinte que l'Être transforme l'ombre en Lumière...

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Céline (10/17)

https://www.desvaguesalame.com/


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