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L’Amour, l’enfant intérieur et le couple parental : quand l'histoire de l'Être se rejoue dan

Le premier modèle d’amour que l’enfant a, est donné par ses parents : dans l’amour qui reçoit en tant qu’enfant et dans celui qu’il voit entre ses parents ou figures parentales… Dans ce qu’il va vivre dans sa famille, l’enfant va pouvoir autant grandir et s’épanouir que se refermer et s’atrophier. A l'âge adulte, l’amour que vit l’Être est donc conditionnée par ce qu’il va percevoir dans son enfance.

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Les blessures qui vont le formater sont principalement liées à son rapport avec son père et sa mère (la fratrie l'influence aussi de la même manière). De là, va en découler manques, besoins que l’Être va chercher toute sa vie à combler… De ces blessures, des mécanismes de défense se sont construits, l’enfant en souffrance recherche donc l’amour inconditionnel de son père et de sa mère et entre son père et sa mère.

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L’Être, en grandissant, va projeter sur autrui les attentes, son histoire et l’image qu’il a de son père et de sa mère. Se rejoue ainsi perpétuellement les mêmes mécanismes donc les mêmes souffrances. Ceci va particulièrement s’intensifier dans les relations amoureuses. A travers le couple, l’Être et, à travers lui, son enfant intérieur, va rechercher le papa et la maman qu’il a eu (dans la répétition des blessures) même s'ils ont été déficients mais aussi le père et la mère idéale (dans la compensation et la contestation). Et tout ceci s'entremêle autant dans le « choix » de ses partenaires que toutes les relations qu'il va construire...

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La transposition du lien parent-enfant dans ses relations:


L'attitude que les parents ont eu vis-à-vis de l'enfant (dans l'amour ou non) va directement influencer et conditionner les relations que l'Être va avoir avec l'autre (notamment dans les relations de couple).

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Il peut reproduire des rapports doux, aimants, libres, ouverts en écho à ce qu'il a reçu ou, au contraire, si l'amour et la violence sont amalgamés, chercher le conflit, l'oppression, la maltraitance (verbale, physique), ou encore être dans la manipulation. L’Être peut aussi chercher à séduire, plaire, trahir, mentir, jouer un double jeu, faire des comédies, etc, pour attirer l’attention et chercher à se faire aimer. Il peut saboter la relation et pousser l'autre à l'abandonner, le trahir (infidélité par exemple), l'humilier, le violenter, etc et ainsi revivre ce qu'il a connu. Il peut chercher l'amour fusionnel, se placer dans la dépendance affective, être en manque de l'autre, vivre à travers l'autre, nier ses propres besoins pour satisfaire celui de l'autre, étouffer l'autre, etc, il rejoue ainsi la fusion notamment avec la mère dont il ne s'est jamais défait et qui l'entrave lui-même.

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Inconsciemment l'Être appel à lui des personnes qui viennent faire écho à ce qu'il connait, ce qu'il a reçu et donc ses blessures. Il reproduit sa relation enfant-parent à travers toutes les relations qu'il crée. Ceci va particulièrement se marquer dans ses relations de couple où il va donner du sens à son enfance à travers ses relations d'adultes (notamment parce qu'il y a eu des déficiences).

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Il peut se placer dans la compensation et donner à l'autre ce qu'il n'a pas lui-même reçu. Il peut être attentionné, aux petits soins, être démonstratif et dans la déclaration, gentil, être dans la communication, affectif, etc. Tout ce que l'Être n'a pas eu, il va le transposer sur l'autre. Il n'est alors pas à l'écoute du couple ni de l'autre puisqu'il est dans la projection. Il est en fait dans une demande inconsciente que l'autre vienne lui donner ce qu'il n'a pas eu. Sauf que lorsqu'il « donne », il montre en fait ce qu'il veut exactement recevoir. Mais cet autre n'est pas ce qu'il projette et ne va donc pas répondre aux besoins précis de l'Être ou bien va réagir pas comme ce dernier aurait souhaité qu'il se comporte. Il est dans l'excès dans ses demandes (car ses manques son un puits sans fond que finalement personne ne peut combler). Cela entraîne chez l'Être frustration, déception, agacement qui peuvent aller jusqu'au désamour et le rejet.

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Il peut aussi être dans la contestation. Marqué par son enfance, il est comme dans la promesse de ne pas revivre ce qu'il a vécu. Il va alors chercher les opposés quitte à se mettre en danger. Il est alors dans une attitude qui pourrait être qualifiée de rebelle. Il rejette son éducation, son ou ses parents à travers les choix de vie, amicaux, professionnels et de couple qu'il fait. Il est dans le rejet de son histoire et la destruction. En étant dans la contestation, il cherche comme à « réparer » ce qu'il a jugé de mauvais dans son enfance. Ainsi, à travers les relations, il tente d'effacer et contrebalancer sa propre histoire.

* Il peut aussi se placer en sauveur. Son ou ses parents ne lui ont pas donné ce dont il avait besoin. En projetant l'image de ses parents sur l'autre, il va chercher à sauver ses parents par rapport à lui-même (mécanisme de survie), ce qui expliquerait et donnerait du sens à ce qu'il a vécu (mécanisme de protection de ses parents : justifier et excuser leurs actes). Sauver ses parents, ce serait comme les changer pour qu'ils lui donnent ce dont il avait besoin ; l'Être projette donc le passé dans le présent en cherchant à modifier son histoire. L'Être va alors choisir des partenaires qui « ressemblent » à ses parents, rejouer les mêmes histoires et chercher à sauver l'autre. L'Être peut alors dépenser une énorme énergie en s'occupant de l'autre, accepter inacceptable, renier ses désirs profonds, être ultra disponible, etc. Il rentre dans un jeu malsain où en cherchant à sauver l'autre il va se faire manipuler par l'autre qui souvent va en profiter (souvent inconsciemment) et ainsi rester dans son rôle d'enfant victime.

* Ce rôle de victime glisse souvent dans la victimisation en rejouant sans cesse son passé dans son présent (que ce soit par mimétisme, compensation ou contestation). Cela est accentué aussi par le fait que l'enfant, par nature, se sent responsable et endosse la responsabilité des déséquilibres perçus dans sa famille (contre lui-même directement ou indirectement). En effet, lorsque son/ses parent(s) sont dans leurs distorsions vis-à-vis de lui, des autres ou s’entre-déchirent, l'enfant pense que c'est de sa faute. Ce sentiment d'être fautif peut s'accentuer d'autant plus si son/ses parent(s) se dédouanent sur leur enfant. Cette victimisation et cet enclin à subir est alors implanté dans les mécanismes réactionnels de l'Être. A l'âge adulte, il va donc appeler des personnes et des partenaires qui vont avoir le rôle de ses parents pour qu'il puisse lui-même rejouer son statut de victime qui subit et prendre des responsabilités qu'il n'a pas à endosser.

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De par son enfance, il va projeter sur l'autre des demandes inconscientes et attendre que l'autre viennent répondre à ses besoins et manques non comblés. Il peut alors être dans la reproduction des schémas parent-enfant en cherchant à ce que l'autre est une réaction différente de ce qu'il a vécu. Par exemple, il va saboter sa relation parce qu'il connait l'abandon (reproduction) mais espérer que l'autre ne le quitte pas (besoin d'être rassurer sans cesse) ou qu'il revienne s'il est parti (réparer l'abandon). En réalité absolument toutes ses attitudes sont dans des attentes. Tout ce qu'il n'a pas solutionné à l'intérieur de lui est projeté à l'extérieur et il exige que l'autre vienne le réparer et le sauver.

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Il éprouve l’amour et surtout son absence en fonction de ce que son père et sa mère lui a donné ou l'a privé. Il se crée alors des blessures. Cela peut prendre une multitude de formes : manque de confiance en soi, rejet, joie qui s’éteint, demande affective, etc. Ces blessures se cristallisent et l’Être projette, à l’âge adulte, ces attentes sur autrui, notamment sur ses relations de couple, le/la partenaire. L’Être va attendre de l’autre qu’il vienne changer son histoire en comblant ses manques, ce qui met un poids énorme sur son/sa partenaire qui n’est pas juste. Chacun a à la responsabilité de ses blessures et de s’en défaire…

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La transposition du couple parental dans ses relations


L'Être, lorsqu'il est enfant, est un témoin du couple parental, il va ainsi intégré ce qu’il voit. Le couple parental est donc l'exemple inconscient de l'amour en couple. Il est son modèle. S'il vit dans une famille monoparentale ou dans une autre représentation que celle qui est communément représentée, cela va alors laisser place au fantasme d'un couple comme des projections relayées par l'extérieur.

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L’enfant est ainsi l'observateur de l'harmonie mais surtout des déséquilibres et dysfonctionnements que le couple parental lui « montre » ou tente de lui cacher... L'enfant va ainsi intégrer un modèle d'amour et de couple dans ce qu'il voit enfant et va ensuite le projeter à l'extérieur lorsque l'Être va chercher à construire sa propre vie de couple.

* L'enfant va donc intégrer les mécanismes de soumission et de domination qui se jouent entre ses parents (parce que le monde est ainsi scindé et cela se répercute dans les relations de couples même de ceux dit « heureux ») et va en faire une norme relationnelle. Il va incorporer qu'il y a des dominants qui jouissent de certains privilèges, font ce qu'il veulent, imposent par la force (physique, verbale) ou les stratagèmes, peuvent manipuler, violenter, abuser, humilier, trahir, etc et va amalgamer la domination à une forme de liberté (puisque les dominants sont avantagés et font ce qu'ils veulent). Il assimile aussi qu'il y a des soumis qui subissent, s'écrasent, acceptent l'intolérable, se renient, se font violenter et non respecter et va amalgamer la soumission à une forme d'amour pour l'autre (puisque cela justifierait la soumission). A l'âge adulte, l'enfant va alors chercher à reproduire ou à fuir cette représentation en jouant exactement les mêmes rôles. Il peut alors osciller entre les figures de victimes et d'oppresseurs où la victime peut devenir oppresseur et l'oppresseur une victime, dans son propre couple et/ou encore être fidèle à une lignée sexuée de dominateur/dominatrice ou de soumis(e) (la femme castratrice ou l'homme misogyne depuis des générations par exemples).

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L'enfant peut aussi observer et percevoir le parent qui est le plus faible et va tenter de le sauver à l'âge adulte dans la projection qu'il va faire sur son/sa partenaire. Ainsi s'il a vu un de ses parents être soumis, il peut rechercher une personne du même profil pour être dans une attitude aidante. A travers l'autre, il essaie de sauver le parent le plus fragile et ainsi tenter de rééquilibrer le couple parental. Mais du même coup, il se positionne aussi dans le rôle de l'autre parent (le dominant) puisqu'en voulant aider, il va se placer au-dessus de l'autre et entraver sa liberté. Le partenaire est alors choisi inconsciemment pour sa fragilité. L'Être conseille, est force d'initiative, trouve des solutions pour l'autre, anticipe, prend beaucoup en main ou sur ses épaules, booste et porte l'autre, tente de le rehausser, de le sauver, etc. Dans sa projection, il s'use et se perd à aider l'autre qui ne s'en sort pas comme lui le souhaiterait, ce qui lui est insupportable (et peut le mettre alors dans des attitudes oppressantes) car il revit alors son impuissance face à l'image déséquilibrée qu'il a du couple depuis son enfance.

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L'enfant peut aussi observer et percevoir le parent le plus autoritaire voire despotique et va tenter de le sauver à l'âge adulte dans la projection qu'il va faire sur son/sa partenaire. Ainsi, s'il a vu un de ses parents dominant, il peut rechercher une personne du même profil pour être dans une attitude aidante. A travers l'autre, il essaie de sauver et diminuer le despotisme du parent dominant et ainsi tenter de rééquilibrer le couple parental mais, du même coup, il se positionne dans le rôle de l'autre parent (soumis) puisqu'il va s'effacer pour attendrir l'autre... Le partenaire est alors choisi inconsciemment pour sa rigidité et son autoritarisme. L'Être va alors être conciliant, arrangeant, complaisant, gentil, montrer de la douceur, chercher à calmer l'autre mais aussi obéissant, etc. Dans sa projection, il va s'user et se perdre à aider l'autre qui ne s'assouplit pas comme lui le souhaiterait. Il se retrouve alors à subir, impuissant, le despotisme de l'autre qui l'éteint.

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Des disputes, des violences et même des séparations que l'enfant va percevoir du couple parental, l'Être, une fois adulte, peut rejouer la même histoire en cherchant des partenaires qui ressembleront tantôt à l'un tantôt à l'autre des parents. Il peut là aussi chercher à sauver le couple parental. Il projette donc une histoire « malheureuse » (quitte à provoquer des conflits) pour chercher à lui donner une fin plus « heureuse ». Cela s'accentue lorsque l'enfant a été conçu par des parents dans le but de réparer leur couple qui battait de l'aile (l'enfant pansement), il va alors porter inconsciemment la responsabilité de réunir ses parents et de sauver leur couple, tout cela va alors se transposer sur ses propres relations une fois adulte (tenir son couple vaille que vaille et supporter l'intolérable). Il reste alors fidèle au « rôle » que lui avait donner ses parents (sauver leur couple).

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Lorsque les parents sont dans des rapports violents entre eux, l'enfant amalgame amour et violence. Une fois adulte, il peut être alors être dans la maltraitance avec son/sa partenaire en écho à ce qu'il a pu voir enfant entre ses parents. Il peut ainsi soit chercher à être maltraité voire à provoquer des situations maltraitantes ou soit maltraiter. Son modèle d'amour étant violent, il supporte difficilement la douceur parce qu'il ne l'a comprend pas et cela l'angoisse (perte de repères). Ou, dans la contestation, il peut se laisser faire dans son propre couple parce que la violence lui est intolérable et ingérable, il va alors fuir les conflits de peur de tomber dans de la violence ou avoir du mal à se positionner dans son couple (attitude fuyante, mutisme, esquive, etc). Ou il peut encore se placer en sauveur et dans la compensation, chercher alors, à travers sa propre relation de couple, à éteindre toute violence (arrondir les angles, prévenant, calmer, pondérer, etc, quitte à s'oublier lui-même).

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Des blessures qui ont attachées ses parents, l'enfant peut les perpétuer ou être dans une contestation à la limite de la rigidité. Ainsi, s'il voit un parent infidèle qui rend l'autre malheureux, il peut, à l'âge adulte, se retrouver lui même infidèle voire libertin ou encore chaste voire dans des jalousies maladives. Les blessures de ses parents et les mécanismes destructeurs qui les relient deviennent alors une référence des liens entre les personnes formant un couple. Il va alors amalgamer des distorsions à de l'amour (ainsi pour lui la jalousie peut être une marque d'attention, les secrets peuvent être de la protection, le mensonge peut être banalité, les disputes peuvent être des éléments entretenant le feu, etc, autant de contrevérités qui viennent justifier ses actes comme celles de ses parents avant lui).

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Du potentiel amour que l'enfant va voir chez ses parents, il va vouloir le reproduire dans son propre couple mais à travers ses distorsions. Ainsi, il peut projeter dans son couple, une forme d'amour qu'il a défini sans se soucier du parcours de son/sa propre partenaire et que cette projection n'est pas forcément adaptée ou dans la demande de l'autre. Son idéal de couple représenté par ses parents va alors se confronter à l'extérieur et le mettre en désarroi, frustration et colère.

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L'enfant va aussi voir les rôles de chacun des parents dans le couple parental. Ces rôles sont formatés par la société et représente la norme. Même si aujourd'hui, tout cela à tendance à évoluer, il n'en reste pas moins que la femme et l'homme ont des rôles prédéfinis qui leurs collent à la peau (la femme étant l'emblème de la douceur, la femme faisant le ménage, l'homme faisant figure d'autorité, l'homme étant l'emblème de la force, etc). Par mimétisme ou contestation, l'Être, à l'âge adulte va jouer de ses rôles pour trouver sa place dans son couple...

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Le couple parental, dans son déséquilibre venant faire écho aux distorsions qui entachent son père et sa mère, va mettre l'Être, à l'âge adulte, dans une quête de bonheur impossible. En effet, dans ses projections, il rejoue une histoire faussée et passée en espérant inconsciemment de la changer. Il reste alors ce petit enfant impuissant devant ce couple parental qui ne s'aime pas vraiment...

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Le couple parental, le liens avec ses parents influencent les relations de couple de l'Être, il se perd alors à rejouer tantôt le père, tantôt la mère, tantôt l'enfant à travers les blessures et distorsions de chacun pour faire (re)naître en eux l'amour inconditionnel tant attendu. L'enfant, par nature, est connecté à cet amour inconditionnel qui ne voit pas autour de lui, notamment dans l'amour reçu par ses parents mais aussi dans le couple parental. Il est perdu. L'Être, en grandissant, reste prisonnier de ses distorsions et de ses manques, il cherche en vain à faire transparaître l'amour en lui et autour de lui. Il projette son passé, sa famille, sur toutes les personnes qu'il côtoie pour venir réparer ce qu'il lui manque. Mais, tout ce qu'il trouve est bien souvent empli de déception ou alors il se complaît dans des relations insatisfaisantes de peur de se retrouver seul (le vide lui faisant peur)

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Il est primordial pour l'Être de revenir à lui même et de rentrer dans une introspection pour comprendre ce qu'il projette sur l'autre et percevoir les nombreux rôles qu'il joue dans ses relations, ses demandes implicites et ses attentes dévorantes et infructueuses. C'est en faisant ce pas vers lui-même qu'il peut alors sortir de ses mécanismes destructeurs et apaiser son enfant intérieur. Il a à le combler lui-même, accepter d'être un adulte pour s'ouvrir à de nouvelles relations, libres de son passé...


Céline (07/18)

https://www.desvaguesalame.com/


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