top of page

La femme blessée par l’homme


L’homme et la femme se sont séparés, meurtris, blessés. Ils sont dans l’animosité, l’attente, les besoins, les manques. Ils se cherchent et se rejettent. Ils se convoitent, s’utilisent, se violentent ou bien encore veulent s’ouvrir dans l’amour mais se maltraitent, s’envient ou se passionnent parce qu’ils ne sont pas eux même unifiés. Lorsque la femme se libère de ses blessures qui l’attachent à l’homme, qu’elle parcourt son chemin de rédemption, de délivrance et de gratitude alors elle s’ouvre à une métamorphose intérieure qui va délaisser l’image du féminin auquel elle s’est identifiée pour se révéler dans la grâce de la déesse. Elle peut alors enfin s’ouvrir au masculin, aux autres dans toute la générosité de sa féminité.

*

La femme a mal. Elle souffre. Elle en veut à l’homme. Elle est dans l’aigreur, le ressentiment et la vengeance. Elle est en rage de la violence de l’homme vis-à-vis d’elle. Elle est en colère de ses attaques continuelles qui viennent l’abîmer dans sa chaire, son sang et son esprit. Elle est aussi triste, morne et se sent esseulée. Elle est abattue par tant d’attitudes malveillantes et dissimulées qui la font sombrer dans une amertume déchirante. Elle est enfermée dans la peur, l’angoisse, le rejet. Elle craint les attitudes et réactions de l’homme qui pourraient venir encore et encore la blesser et la maltraiter.

Cette femme qui souffre est enfermée, cuirassée en elle-même. Ses souffrances la dirigent et la manipulent. Elle revit sans cesse ses traumatismes. L’homme est perçu comme un danger pour elle par tant de liens si violents qui les enchainent.

*

La femme a été harcelée par l’homme. Elle a été son objet obsessionnel. Il l’a fantasmée, importunée, tourmentée, traquée, persécutée. Il a abusée d’elle, de son image, de sa candeur et de son corps. Il l’a chosifié pour se servir d’elle. Il lui a imposé son harcèlement et a justifié ses actes et en a même édifié une norme. Il a fait de la femme une source d’envie et de conquête.

*

La femme a été atteinte dans son sexe. L’homme a pris chez elle ce qu’il voulait, guidé par ses envies, ses pulsions, ses instincts, son pouvoir de possession ou même des amours déguisés. Elle a été violée, tripotée, prostituée, etc. L’homme s’est masturbé sur elle, en elle. Il s’est introduit dans son sexe en la saccageant, en étant seulement guidé par son égoïsme. Son corps et son sexe furent le reflet fantasmagorique de l’envie dysfonctionnel de l’homme. Ce dernier a pris la femme sans la respecter. Il l’a souillée et l’a dominée. Il a fait de son sexe et de son corps une appropriation, une légitimité de pénétration. Comment peut-elle s’ouvrir dans ce corps, s’abandonner dans son sexe quand l’homme l’a tant meurtri dans sa sexualité et sa chaire ?

*

La femme a été malmenée, molestée, frappée par l’homme. Elle a été son souffre-douleur, l’exutoire de ses colères et ses lâchetés. Elle a été cognée, fustigée, battue, fouettée. Elle a été torturée et a subit les pires sévices et cruautés. Elle a même été assassinée, égorgée, poignardée, étranglée, démembrée. Son corps meurtri a été traité comme un vulgaire déchet. L’homme l’a supprimée et en a fait un acte banal mais aussi justifiable (ou à défaut excusable…).

*

La femme a été contrôlée par l’homme. Il a eu le pouvoir de vie ou de mort sur elle. Il a décrété comment elle avait à s’habiller, parler, se taire, se comporter. Il lui a dicté comment être une mère, une femme comme il faut, une bonne, une esclave, une putain, etc. Il lui a donné des rôles et a exigé qu’elle s’y conforme tout en le lui reprochant. Ces rôles ont scindés les femmes dans leur nature pour les diviser entre elles afin qu’elles n’aient pas de pouvoir. Il l’a maitrisé dans sa féminité, ses pensées, ses actions. Il lui a imposé une sexualité ou l’abstinence. Il l’a enfermé, surveillée, soumise. Il en a disposé comme bon lui semblait. Il a régné sur elle en lui inculquant ce qu’elle devait ou ne pas faire. Il lui a confisqué sa vie pour lui en administré une qui lui convenait.

*

La femme a été trahie par l’homme. Il l’a manipulé, lui a menti, il lui a fait des promesses qu’il n’a pas tenues, il lui a fait croire à l’amour alors qu’il n’était que dans la convoitise, il l’a dupée pour l’utiliser. Même les baisers de l’homme ont été couverts de trahisons. Il a usé de fourberies et mesquineries pour profiter d’elle voire l’exploiter. Il s’est joué d’elle et de ses sentiments, il a abusé de son cœur pour tirer profit de ses bonnes grâces. Il a feintée, l’a trompée pour se servir d’elle à sa convenance et en tirer avantage. Il l’a salie par ses basses intentions.

*

La femme a été rejetée par l’homme sous diverses justifications, attentes de lui ou de celles de son clan. Il a projeté sur elle fantasmes, obsessions, envies, idéaux et dogmes. Elle a été répudiée, bannie, repoussée. Elle a été exclue, renvoyée, écartée. Elle devait rentrer dans un moule bien définie au risque de se faire rejeter et livrer en pâture. Entre rejet et répulsion, l’homme à refuser d’accueillir la femme dans toute sa dimension.

*

La femme a été humiliée par l’homme. Il l’a rabaissé, insultée, dénigrée, mise plus bas que terre. Dans des attitudes perverses et pernicieuses, il l’a dégradée. Il l’a discrédité, déshonorée, vilipendée dans des actes et mots d’une violence sans nom. Dans des procédés malsains et habiles, il l’a obligé à dire et faire des choses contre elle-même. Il a joué de discours contradictoires et déplaisants. Il l’a malmenée et offensée dans sa nature profonde. Il l’a diminuée pour mieux assoir sa puissance.

*

La femme a été abandonnée par l’homme. Il l’a délaissée, négligée, repoussée. Il s’est détourné d’elle avec mépris ou fracas. Il s’est débarrassé d’elle quand il n’en avait plus besoin ou qu’il avait à passer à autre chose. La femme était comme un bien jetable qui pouvait être abandonnée quand il n’y avait plus d’utilité.

*

La femme n’a pas été aimée. Au mieux, ils se sont retrouvés dans des histoires passionnelles et « brûlantes » ou des amours fades mais qui avaient le mérite d’être relativement « calme ». Mais ces désamours ont été des violences feintées qui ont asservi la femme et entretenu la violence vis-à-vis d’elle. Quand l’amour n’est pas là, la femme subit les attentes et projections.

*

La femme a vécu dans l'ombre de l'homme puisqu'il était péché d'être femme et qu'elle n'avait pas de légitimité d'être mise en avant. Elle a alors travaillé pour lui, l'a servi, lui et ses intérêts et s'est complu et satisfait de cette norme.

*

L’homme a créé une société misogyne qui écrase et domine la femme. Son corps, son sexe appartiennent aux phallocrates. Le seul droit de la femme est l’obéissance, la servitude et de se taire. Dans cette société, la place de la femme est dans l’infériorité et la soumission. Elle n’est qu’un objet pour l’homme et elle se doit de se conformer ou s’accommoder à des rôles avilissants, contraignants et limitants. La femme a accepté cette violence parce que ses rebellions se sont bien souvent retournées brutalement contre elle. Et, c’est dans la place de victime qu’elle a pu exister. La femme a été blessée par les errances de l’homme qui l’a utilisé et malmené au fils du temps et de l’histoire de l’humanité. Il l’a convoité, rabaissé, humiliée, abandonné, rejetée, etc. Entre attirance et répulsion, entre convoitise et mépris, l’homme a sali la femme et celle-ci a fini par se renier mais aussi mettre à distance l’homme (et le maltraiter également). La femme s’est sentie piétinée et opprimée par toutes ses violences et bassesses.

*

Ces blessures sont entourées de ramification. La femme blessée peut ainsi rejetées les femmes, les hommes, tous ceux qui peuvent potentiellement l’atteindre. C’est l’ensemble de l’humanité qu’elle met à distance et/ou qui lui fait peur. De là, programmée à être blessée par l’autre, elle va se laisser faire (soumission) mais aussi se dégrader elle-même (chercher à se salir ou pousser l’autre à la salir). Elle est alors dans l’autoflagellation, le non-respect d’elle-même (en conséquence l’extérieur ne la respecte pas), elle ne pose pas de limite (l’extérieur vient donc la profaner), elle se montre dans l’hyper contrôle pour tenter de se « protéger » et peut se montrer alors oppressive, distante et hautaine. Elle reproche à l’homme de ne pas l’accueillir alors qu’elle-même n’a aucune valeur d’elle-même et encore moins conscience de la beauté et de la puissance du féminin.

*

La femme a engendré, entretenu et dispersé la destruction en s’amalgamant à une distorsion du féminin : la femme blessée. Elle a pris et maintenu des rôles qui la sépare de la FEMME et de l’HOMME. Elle s’est alors cuirassée à la fois dans son corps, son esprit et son cœur. Peu importe ses tentatives d’en sortir tant qu’elle s’assimile à cette femme en souffrance, elle ne peut se révéler dans la puissance et la beauté de son féminin. Elle ne peut pas s’ouvrir ni donner, ni recevoir. Elle simule et prend…

*

Elle en veut à l’homme mais elle attend aussi beaucoup de lui (qu’il vienne la sauver, la réparer, l’aimer). Ses attentes sont viciées, elles sont non seulement inatteignables mais aussi incohérentes puisqu’elle est elle-même dans la répulsion et l’attirance vis-à-vis de l’homme. Elle n’appelle donc à elle que les hommes qui sont eux-mêmes en déséquilibre dans leur masculin. Pire encore, elle cloisonne l’homme dans une représentation en distorsion et va venir le tenir, le retenir et le contenir…

*

La femme a donc à s’harmoniser de l’intérieur dans ses parties féminines ET masculines. Elle a à ôter le voile de ses yeux et cesser de s’identifier à la distorsion de la femme blessée et de croire à la distorsion de l’homme oppresseur et manipulateur. Elle a à libérer l’homme et la femme de leurs bassesses et entraves.

*

La femme a d’abord à reconnaître les blessures qu’elle a infligé au féminin en se reniant, en se soumettant et en dominant. En se rejetant, elle a créé le chaos. Toutes ses perceptions sur la femme et l’homme sont fausses. Elle a à se pardonner et faire rédemption.

*

Pour connaitre la Femme, elle a à se ressentir dans son Corps, la Terre et son Âme. En se connectant à son Âme, elle va faire descendre la déesse céleste à l’intérieur d’elle. En se connectant à son corps, elle va incarner la déesse dans la matière et en se connectant à la Terre, elle va faire monter en elle la femme terrestre à l’intérieur d’elle. C’est de la réunion des trois que la femme peut faire vibrer le féminin sur Terre, elle équilibre ainsi son mental dans son corps, son essence dans la matière afin que son énergie descende, à plein, dans son incarnation. Son centre est alors son Cœur. Et puis La femme a à voir la FEMME dans toutes les femmes. Elle a s’unir à ses « sœurs » afin de mettre au monde et répandre le féminin. Les femmes ont à s’unir pour puiser et rassembler leurs forces.

*

Et puis, elle a à voir l’HOMME dans l’homme pour percevoir la beauté du masculin. Elle à à comprendre que la puissance masculine n’est pas violence, celle violence n’est qu’une distorsion. Elle a à voir au-delà pour ne plus en avoir peur. Elle a à chercher cette puissance divine dans l’homme, la voir, la ressentir et l’honorer. Elle a à l’élever en elle et à l’extérieur d’elle-même. Elle percevant la beauté de cette puissance masculine, elle va pouvoir l’éveiller en elle et ainsi délaisser ses peurs, son rôle de victime et de soumission mais aussi son esprit de vengeance, de supériorité et son côté dominatrice et castratrice. Elle a à ressentir sa puissance à elle, inébranlable et hors d’atteinte des distorsions extérieures. Elle est puissance. Elle harmonise son masculin en elle et l’élève afin qu’il rejaillisse à travers elle, elle goûte cette force tranquille et change son regard sur l’homme. Elle invite et initie l’homme à devenir HOMME.

*

Elle harmonise alors le féminin, le masculin en elle, autour d’elle. Elle fait disparaître d’elle toute trace de souffrance. Elle laisse émerger son essence dans son corps, dans la femme qu’elle incarne. Elle se sent protégée de l’intérieur, en sécurité. L’extérieur n’est plus peur mais emplis de possibles. Alors la FEMME est paisible, elle se révèle, se donne, reçoit. Elle est émanation.


Céline (06/18)

https://www.desvaguesalame.com/


Vous pouvez partager ce texte en respectant de le conserver dans son intégralité, de citer la source et le site : https://www.desvaguesalame.com/. Merci également de le laisser avec son visuel qui l'accompagne.



Catégories
Posts Récents
Archives
Retrouvez-nous
  • Facebook Basic Square
  • Twitter Basic Square
bottom of page