L’argent, la commercialisation et la répudiation du partage
L’argent a trouvé sa place quand l’humanité s’est dirigée vers la commercialisation. L’argent est alors devenu une monnaie d’échange permettant de monétiser des actions (le travail sous toutes ses formes par exemple) et des biens (le fruit du travail ou encore l’achat de matières naturelles par exemples). Les Êtres ont ainsi donné des valeurs à tout ce qui les entourait et gérait leur quotidien.
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L’argent est donc un outil de transaction permettant des échanges. Il sert la commercialisation.
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La distorsion sous-jacente de l’argent est la classification par ordre de valeur, de mérite, d’importance mais aussi de place, de fonction ou encore de rôle. La commercialisation a alors basculé dans le capitalisme, la féodalité, l’impérialisme, l’hégémonie, etc, des systèmes étatiques (et donc économiques) qui instaurent une division des compétences et des humains, une graduation des richesses comme des positions et donc une hiérarchisation et domination des êtres humains comme de la nature. Cela s’est notamment traduit par les séparations entre la richesse et la pauvreté, les élites et les rebuts, le profit et les bénéfices, les privations et la convoitise, etc. Ainsi, prône l’assujettissement, le matérialisme et la répudiation du partage.
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Sur Terre est descendu le fractal. La source fragmentée a pris forme dans les singularités, elles peuvent se percevoir sous les spécificités. Ainsi, la nature de cette planète, est emplie de ces spécificités, ces immenses ressources naturelles qui habitent la Terre. Elle est pleine par son abondance minérale, végétale, animale, humaine et de sa luxuriante « vie » invisible. Tout à sa place unique et essentielle, le tout étant en complémentarité et interaction.
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Lorsque l’humanité est entrée dans la commercialisation, elle a mis en exergue le fractal. En se sédentarisant, les spécificités se sont accentuées et ont permis la naissance des civilisations. La commercialisation n’a fait que servir la civilisation. Mais au lieu de reconnaître chaque spécificité faisant parti d’un tout permettant l’équilibre et la magnificence de la civilisation, elle a basculé dans la distorsion du règne de la domination en divisant les richesses, les places, les êtres et les peuples.
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Les Êtres ont ainsi été hiérarchisés par rapport à leurs rôles, leurs origines, leurs compétences. L’organisation du système étatique en a avantagé certain-es et pas d’autres, formant ainsi une élite dominante jouissant de privilèges qui s’est accaparée du pouvoir (et de l'argent). Les Êtres ont été classifiés par leur valeur de naissance (système de castes et de classes sociales) et par leur valeur marchande (productivité) comme utilitaire (utilisation et exploitation). L’humain a été monétisé et le pouvoir a basculé dans le totalitarisme.
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Les sociétés se sont évaluées, concurrencées voire défiées et affrontées justifiant les guerres et l’assujettissement des peuples (esclavage, colonisation) ou leur extermination (génocide). Combattre (de façon directe ou indirecte) les autres cités et peuples a permis d’étaler et de maintenir un pouvoir tout en accentuant les richesses des dominants.
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Concernant les ressources naturelles, un système régit par la division et la domination entraîne un non respect de la vie. Le système est despotique jusqu’à se sentir supérieur à la nature pour la dompter et l’utiliser. Il profite donc des ressources naturelles et les monétisent en leur donnant une valeur pécuniaire et en l’assujettissant.
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Ces systèmes étatiques sont intimement liés à la violence et au pouvoir. La domination et la division hiérarchique ne sont que les reflets de cette violence. L’argent est alors une arme. Tout cela a légitimé la supériorité des uns par rapport aux autres comme de la race humaine sur la nature. Ces systèmes sont emplis de dénigrement, d’humiliation, d’injustice, de brutalité, d’intolérance, d’excès, de manipulation, etc. L’humain et la nature ont été bafoués, soumis, utilisés.
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Ces valeurs qui monétisent enferment les Êtres dans une soif insatiable de s’enrichir et de posséder plus (par rapport à soi ou à son « voisin »). L’argent cloisonne donc dans un attachement à la matière et aux plaisirs monnayés comme monnayables. Les Êtres basculent alors dans la consommation. C’est un cercle vicieux où les Êtres produisent une consommation qui les avilie. Ils fabriquent alors leurs propres chaines qu’ils achètent et enfilent eux-mêmes…
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Ces valeurs qui monétisent, enferment aussi dans une soif et une ivresse de pouvoir. Cela cloisonne dans un attachement aux privilèges et une vision déterminée par le prisme de la domination et la soumission. Se façonne alors un système de suprématie qui légitime tous les abus et les formes de violences. Les êtres sont séparés les uns des autres.
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Ainsi les Êtres ne partagent plus ce qu’ils sont et font, ne reconnaissent pas leurs propres singularités et encore moins celle de l’autre et des autres. Ils sont dans la concurrence, la comparaison, la convoitise, le jugement et/ou la peur. Ils écrasent ou se laisse écraser, imposent ou subissent.
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Les richesses sont centralisées et la pauvreté s’étale. L’argent devient un outil de manipulation pour avilir, humilier, punir mais aussi accroître le pouvoir comme les fortunes. Cela peut ainsi amplifier, chez les plus démunis, un sentiment d’infériorité qui a pour conséquence d’accepter le système. Cela peut aussi faire gonfler le mécontentement, la colère, le ressentiment et la haine contre le système et ses dirigeants (tout en ne voyant que par le prisme de la comparaison et de la domination-soumission). Cela peut alors engendrer de violentes révolutions qui peuvent faire s’effondrer un système… pour laisser place à un autre (qui reste foncièrement le même). Tant que le regard est limité par des œillères, la révolution n’est qu’un tour sur lui-même qui repositionne un système limitatif à sa place… (Voir aussi le texte « Une société de faire (fers) »)
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La commercialisation peut démultiplier le partage en favorisant et louangeant les spécialisations tout en respectant le milieu naturel qui nourrit l’humanité (sens propre comme figuré). Elle peut contribuer à la coopération, la complémentarité, la réciprocité, la reconnaissance de la singularité et de l’unité. La commercialisation est alors un pont entre les uns et les autres, les humains et le milieu naturel, le matérialisme et l’immatériel.
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Impossible d’y accéder si l’Être reste complice, conscient ou non, d’un système étatique où finalement il s’y complaît (parfois un grimaçant) et y trouve sa « place » comme ses intérêts (même si ces derniers lui portent préjudice)… Ce système ne peut évoluer puisqu’il est gangrené et corrompu dans ses fondations. La liberté (voir le texte « Liberté »), l’égalité (voir le texte « Egalité ») et la fraternité sont des leurres pour soumettre et aveugler ; la répartition des richesses ne peut exister mais le laisse croire. Le regard est donc à changer pour s’ouvrir sur de nouveaux modes d’expression, de partage et de cohésion.
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Pour ce faire, l’Être a d’abord à rentrer en révolution intérieure pour que, de ce cycle, il y ait épuration des croyances et conditionnements. Il a à sortir de sa monétisation (la perception de sa valeur et de ses valeurs (voir texte « La valeur de l’Être)), de la consommation (croyance que son bonheur et sa réalisation sont liés au matérialisme), de la productivité (entretenir un système étatique par sa force de travail physique et/ou intellectuelle), de son attachement à l’argent et au pouvoir, de la domination-soumission (voir textes « La domination » et « La soumission »), de l’imprégnation de ses blessures, de ses croyances erronées au terrestre et au céleste, de son ignorance (voir texte « Ignorance »). Tous ses conditionnements sont des programmes qui obscurcissent son esprit et enferme son cœur. En s’allégeant, il peut alors cheminer vers une rébellion consciente dans l’équanimité. Il sort de l’emprise égotique individuelle et collective. Elle est là, la réelle rébellion, et ce n’est qu’ainsi qu’il peut ouvrir son regard sur les systèmes étatiques, le monde dans lequel il évolue, pour s’axer dans son énergie qui s’ancre dans la Terre et pointe vers le ciel, il peut alors se laisser imaginer et porter par des pensées novatrices. Son cœur le guide. En se laissant émerger dans cette verticalité, il va disperser le (re)nouveau dans l’horizontalité afin de tendre vers une harmonisation humaine comme planétaire .
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Cela ne va pas passer par un changement radical. La progression permet les transitions qui équilibrent, pacifient et transforment. Par ailleurs, la nature est cyclique et « prends son temps », l'humanité fait partie intégrante de cette nature. Cette évolution a donc la nécessité de se réaliser par des étapes intermédiaires qui seront novatrices puis obsolètes et ce, de de manière continue, afin de permettre à l’humanité de s’épurer tout en s’habituant à la créativité et à la mouvance. L'humanité ne peut se révéler que par les âmes qui font ce voyage intérieur qui les révèle et modifie alors la génétique humaine. Les pensées et les actions changent et évoluent. Les Êtres se transmettent alors par le partage de leur singularité et spécificités. Ensemble, ils sont union et harmonie. La fragmentation forme un tout et, ce qui est en « haut » se dessine en « bas »...
Céline (sept-oct-nov 2018)
https://www.desvaguesalame.com/
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