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L’argent et l’activité professionnelle

L’argent, dans une activité professionnelle, est devenu un du. Il y a de sous-entendu une obligation de rémunération. Le travailleur est ainsi attaché à ceux qui lui font gagner de l’argent. Il attend que cela soit son employeur, ses clients, patients, etc voire même un ensemble de protagonistes qui concourent à ce qu’il ait de l’argent. Donc lorsque l’Être travaille, il attend d’être rémunéré. Pour lui, son regard est focalisé sur travail = argent (sinon pourquoi travailler ?...). Cela peut être d’ailleurs sa seule motivation pour travailler.

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Ce système est dangereux car si l’activité professionnelle est une joie, elle peut être surpassée par le besoin d’argent ou l’envie de s’enrichir et ainsi, les attitudes de l’Être vont supplanter sa façon de travailler en adéquation avec la joie pour basculer dans la nécessité d’avoir de l’argent donc de travailler pour avoir de l’argent. L’intention portée alors dans l’exercice professionnel n’est plus en harmonie ou dévie pour être dans une attitude en distorsion.

Si l’activité professionnelle est contrainte, l’Être est dans la double peine, son seul salut est l’argent qu’il espère avoir. Il subit alors l’activité professionnelle et d’être payé pour le travail qu’il endure, tout en en étant dépendant de cette activité qui lui donne de l’argent. Il supporte le travail tout en étant en colère (plus ou moins consciemment) de faire cette activité, il se renfrogne, ses pensées sont néfastes et bien souvent l’Être somatise et a donc de nombreuses douleurs physiques liées à son travail. Il est dans une spirale pernicieuse.

Ou bien encore, l'activité professionnelle étant amalgamé à l'argent, l'Être réalisent des formes de bénévolat et de gratuité dans ce qu'il estime qu'il ne doit pas être payé et/ou rémunéré comme si l'argent était une donnée problématique dans son action.

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Par ailleurs, un clivage communément admis est de dire « j’ai besoin de travailler » alors qu’en réalité la réelle pensée derrière ces mots est : « j’ai besoin d’argent ». Ainsi, la faim justifie les moyens. L’attirance pour le travail et l’attrait pour la rémunération qui va avec, va déterminer les choix (plus ou moins contraints) de l’Être vers les postes et fonctions qu’il va avoir mais aussi dans sa façon d’être et de faire dans son travail. Il cherche à gagner de l’argent et c’est dans cette intention qu’il va exercer son activité professionnelle.

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L’argent est bien souvent une tracasserie et/ou une nécessité de subsistance pour un grand nombre. Il est aussi un marqueur social. Acquérir de l’argent, voire le faire fructifier, c’est aussi maintenir un pouvoir d’achat et un train de vie (qu’il soit aisé ou non). L’Être se retrouve donc dans l’obligation de trouver de l’argent pour vivre. S’il peut truander, frauder, etc pour en obtenir, c’est bien souvent par son activité professionnelle qu’il va en avoir. D’ailleurs, l’Être peut même chercher à gagner son pain ou… sa vie comme si l’argent obtenu par le travail permettait de vivre. L’Être identifie alors son existence à l’argent, cela le dirige et l’obnubile.

L’argent lié à l'activité professionnelle vient faire écho aux distorsions de soumission et domination. Lorsque l’Être est en manque d’argent il en est soumis et va chercher par la domination à en avoir. Lorsqu’il est dans l’opulence, il jouit d’avantages et de privilèges liés à son enrichissement et bascule dans une forme de (plein) pouvoir et d’attitude dominante.

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Dans la soumission, l’Être va subir un manque d’argent par un travail qui le rémunère pas assez, une instabilité professionnelle, une profession exercée qui ne lui plait pas mais qui paie convenablement, exercer un travail aux revenus aléatoires, des contrats de travail précaires, etc mais quoiqu’il fasse l’Être est dans le manque, l’inconstance et l’insécurité. Ses comportements sont de l’ordre du sabotage où il se met irrémédiablement dans l’échec pécuniaire. L’argent peut rentrer mais l’Être est irrémédiablement dans la perte financière voire les dettes. L’argent lui glisse des doigts, cela le frustre, l’angoisse et le place en précarité (financière mais aussi psychique). Son manque d’argent peut être aussi une forme de sa réalité qui n’est le fait que de sa perception sur sa façon de vivre : il peut en effet vivre dans une grande pauvreté (s’y maintenir et s’y complaire plus ou moins consciemment), il peut aussi générer du manque par un train de vivre élevé qui est au-dessus de ses moyens pécuniaires (et donc entretenir le manque et la frustration) ou encore être persuadé d’avoir peu ou pas assez d’argent peu importe son train de vie et de ses possibles économies (ce qui va le placer dans un manque qui le met en quête de chercher encore et encore de l’argent). Il peut alors se venger, inconsciemment ou non, de sa situation en faisant payer aux autres cette souffrance liée au manque d’argent par la profession qu’il exerce : aigreur, vol, arnaque, manipulation, mensonge, plainte, rejet, etc. Il peut aussi déverser sa souffrance à l’extérieur : sa famille, ses amis mais aussi les « autres » en général. Il est souvent inconscient de ses réactionnels qu’il déverse dans son activité professionnelle et à l'extérieur : ce manque d’argent devient sa norme de vie qui justifie ces comportements…

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Dans la domination, l’Être va chercher à prendre de l’argent en usant de différent moyens : il va chercher à obtenir des primes et augmentation en se vendant, il peut aussi voler, arnaquer, ne pas tout déclarer, frauder, mentir, berner, trafiquer, séduire, travestir, etc. Il peut être dans une position hiérarchisée (chef d’entreprise, manager, etc) et voir ceux qui sont en dessous de lui ou même ses clients, patients, employés non pas pour ce qu’ils sont (des Êtres) mais pour ce qu’ils lui (r)apportent (de l’argent et/ou un confort). Dans la domination, l’activité professionnelle est un moyen de s’enrichir et/ou d’agrémenter sa vie. Ses comportements pour y arriver sont de l’ordre de la manipulation. L’argent rentre, s’amasse, est dépensé. L’argent qu’il gagne par le travail le possède et l’enorgueillit. L’Être utilise donc son activité professionnelle pour arriver à ses fins : avoir et maintenir un confort matériel.

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L’Être s’identifie à l’argent qu’il gagne donc à l’argent que son travail (ou ses multiples professions) lui rapporte. Sa valeur est alors intimement liée à sa rémunération.

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L’activité professionnelle est donc à remettre à sa juste place afin que l’argent qui lui est liée s’équilibre. L’Être a d’abord à déprogrammer la violence qui pèse sur le travail, fruit d’un transgénérationnel et d’un système étatique où l’activité professionnelle est amalgamée à de l’exploitation humaine (voire le texte « Une société de faire (fers) ») et financière (voir le texte « L’argent, la commercialisation et la répudiation du partage »). Ainsi nombreuses expressions courantes en découlent (abattre du travail, bûcher, trimer, etc) restent inscrites dans les mémoires. L’Être a donc à pacifier les ancêtres qui sont morts à la tâche, qui ont été réduits en esclavage, maltraités, qui ont été mal ou peu rémunérés, appauvris, instrumentalisé, spoliés, etc. (voir le texte « Argent : pauvreté et humiliation »). Il a aussi à déconstruire les liens de domination (voir le texte « La domination ») liés à l’activité professionnelle : profiter, arnaquer, manipuler, voler, utiliser, tirer profit, etc. L’Être a aussi à s’extraire de son rôle de victime (qui utilise la victimisation comme une arme, voir le texte « Transmuter le rôle de « victime » ») et d’oppresseur (qui justifie ses actes pour gagner de l’argent, voir le texte « Transmuter le rôle d’ « oppresseur » »). L’Être a aussi à sortir de la perception qu’il a de lui-même (sa valeur. Voir le texte « La valeur de l’Être »).

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L’Être comprend alors que l’humain est monétisé par rapport à son activité professionnelle. Il n’a pas à le rejeter mais à y trouver sa place en s’épurant des conditionnements qui l’entravent. Il a donc à sortir de la honte et sa peur de gagner de l’argent, des croyances qui amalgament bonté et pauvreté (donc qui induirait que l’argent serait mal), à l’orgueil de l’enrichissement, de sa vanité liée à sa valeur, de sa suffisance dans son exercice professionnel, de son besoin « maladif » d’accumuler, de dépenser et de consommer (voir le texte « Les attachements liés à l’argent »), de la culpabilité de prospérer, de ses jugements divers et variés liés à l’argent, de son envie insatiable de gagner de l’argent, etc.

En comprenant la monétisation du monde notamment à travers l’activité professionnelle, l’Être va pouvoir être dans ce système tout en étant hors, il va alors se positionner afin d’être rémunéré tout en étant en équilibre. Il va donc apprendre à se monétiser par rapport à ses valeurs marchande (le fruit de son travail et sa façon d’exercer) et « humaine » (ses qualités professionnelles, son expertise, son savoir-faire) sans s’identifier à ces valeurs. Il va aussi intégrer le don de son Être (la transmission de son essence, de ses spécificités) et donner aussi du sens à son travail (le sens est au-delà de la notion d’utilité).

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L’Être a aussi à comprendre que l’argent et l’activité professionnelle sont liés à la consommation et à l’enfermement dans le matérialisme. Le matérialisme est une chaîne puissante qui enferme dans la frustration, le besoin d’acheter (des personnes comme des objets), de cumuler, de posséder des biens, des objets, d’être dans les achats compulsifs, d’avoir sans cesse des envies matérielles, de négocier ou d'arnaquer (et avoir l’impression de gagner de l’argent), de voler, de cacher son besoin de dépenser derrière le fait d’offrir ou de s’offrir des cadeaux, d’avoir des privilèges et avantages, etc. Le système étatique pousse les êtres à travailler pour consommer (la consommation est induite sans relâche). Ainsi l’argent gagné par l’activité professionnelle n’est plus lié à cette dernière mais est déviée pour le consumérisme… L’Être est identifié au matérialisme.

L’Être a donc à revenir au sens de son travail et à lui-même afin de ne plus satisfaire des envies égotiques qui l’entravent. Il a à désapprendre la réalisation par la consommation et le matérialisme pour se positionner dans sa réalisation personnelle. Alors, il peut être dans ce système consumérisme tout en étant hors, il peut acheter même des « frivolités » sans en être dépendant, manipulé ni utilisé. Il est dans une consommation consciente qui l’amène d’ailleurs dans une autre façon de consommer plus respectueuse de lui, de l’humain et de la planète. Il harmonise.

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L’Être comprend que l’activité professionnelle est emplie de jugements qu’il est nécessaire de déconstruire. Il y a à nettoyer les jugements péjoratifs des emplois dits précaires et pénibles. Ce sont les emplois identifiés de façon « négative » du fait qu’il y ait pas ou peu de formations ou diplômes. Dans ce système hiérarchisé, ils sont en bas de l’échelle et souvent mal ou peu rémunérés avec des conditions de travail difficiles (longues amplitudes horaires, horaires de travail décalés, travail physique, répétitif, abêtissant, fatiguant, au contact de produits dangereux, etc). On y retrouve particulièrement les emplois manuels. Ces travailleurs sont exploités voire même malmenés ou humiliés par le système (et souvent par ricochet par leurs employeurs, chefs, managers) qui va abuser notamment de leur fragilité, ignorance, situation personnelle, etc. De façon directe, ou plus généralement dans les façons de pensées collectives, ils sont souvent insultés, dénigrés, regardés de haut, rejetés voire même parqués… Ce sont souvent des travaux de l’ombre, qui sont des dus pour la société et pour bien des êtres. Ainsi, il apparaît normal, à nombreux, que des toilettes soient récurés ou que leur steak soit dans leur assiette sans se soucier des actions indispensables qui ont été nécessaires ni des conditions de travail et encore moins des humains qui sont derrière tout cela. Le consumérisme n’est d’ailleurs le fruit que de ses emplois dits précaires et pénibles. Or, ils font vivre les sociétés et construisent des civilisations… Sans eux, les Êtres ne pourraient pas jouir de leur confort !

Il y a donc avant tout à reconnaître ses emplois et métiers pour certes leur utilité mais surtout pour leur nécessité et le don de soi de ces travailleurs. Leur importance est capitale. Il y a donc à remettre de la gratitude et du respect. Ces travailleurs sont à honorer pour leurs actions. Il y a aussi à revaloriser leur travail (autant de façon pécuniaire, sociale qu'humaine). Il y a à les encourager, les soutenir, les ouvrir à leurs propres compétences et humanité. Les Êtres qui sont dans cette situation ont aussi à être acteur de leur importance afin qu'ils se rehaussent eux-même dans leur respectabilité et honorabilité. Ces travailleurs sont aussi à « protéger » des malversations environnantes… Il y a à remettre de la dignité.

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Il y a aussi à nettoyer les jugements « positifs » liés à certains métiers, ceux qui sont souvent amalgamés à des (hauts) diplômes, de prestigieuses écoles et/ou qui rapportent des revenus importants voire considérables. Ces emplois amènent des avantages, privilèges, distinctions, gratifications et l’argent appelle souvent l’argent. Il y a des métiers qui font « rêver » par leur fascination, la gloire, l’autorité, le pouvoir, etc auxquels ils sont liés. Ces travailleurs sont souvent dans une surestime d’eux-mêmes, orgueilleux, vaniteux, arbitraires, jugeant, humiliants. Certains métiers sont pervertis par la monétisation des travailleurs et des professions, (exemples : la justice, la santé), ainsi nombreux êtres se sont « perdus » à servir l’argent et non l’essence de leur métier. Certains travailleurs semblent philanthropes mais ne servent que leurs egos (parfois démesurés) et finissent par mentir, trahir et profaner autant eux-mêmes que leurs activités et les humains qui les entourent. D’autres métiers n’ont d’utilité que par l’argent qu’ils génèrent et n’ont, au final, pas de rôle qui sert la civilisation, l’humanité ni même la planète. Il y a multiples illusions, de faux-semblants, manipulations, duperies, mensonges, abus et dominations diverses. Dans ces métiers, les richesses s’accumulent, se dépensent (souvent avec outrecuidance). Ses emplois creusent des fossés par les nombreuses distorsions qui les habitent.

Il y a à remettre de la bienveillance, de la générosité et de l’empathie. Il y a à positionner de l’oubli de soi (sortir de l’orgueil) pour être dans le service et la charité de cœur. Il y a à sortir des fantasmes qui maintiennent des images tronquées de ces professions et entretiennent leur monétisation. Il y a faire descendre leur prestige pour se positionner dans la modestie et la simplicité (autant de façon pécuniaire, social qu’humaine). Ces travailleurs ont à être vigilant de ne pas tomber dans les nombreuses tentations de se laisser pervertir et de « perdre leurs âmes » happés notamment par l’appât du gain. Il y a à remettre de l’humilité.

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Il y a à remettre aussi du sens et de la responsabilité dans ces activités professionnelles liées à des jugements « négatifs » ou « positifs ». Ainsi, lorsque l'humanité se repositionne dans le partage, la solidarité et la cohésion, certains emplois sont vouer à disparaître. Les besoins, envies, consommations vont alors être modifiés. Les Êtres ne sont plus alors dirigés par leur égoïsme. Ils sont impulsés par l'harmonisation où ils ne peuvent être épanouit de façon personnelle qu'avec le bien-être de tous.

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Il y a, par ailleurs, à sortir des notions d'échecs et de réussite liés à l'activité professionnelle et la rémunération. Travailler est hors des échecs (qui sont apprentissages, réglages, redirections, transformations) et réussites arbitraires sociétales (voir le texte « Le devoir de réussite » ).

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Il y a à donner de la gratitude pour l'activité professionnelle exercée, pour ceux qui lui permettent de travailler, à la Terre, au ciel. La gratitude amène du respect à l'action.

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Et puis l’Être a à donner du cœur dans son activité professionnelle. Quelque soit son ou ses métiers, en y remettant du sens et du partage, il va pouvoir s’offrir et cultiver ses spécificités et sa joie. Il va alors y trouver sa juste place et être en accord avec lui-même. L’Être a aussi à s’impliquer corps et âme. Ainsi, il va recevoir de son activité professionnelle. Il va alors se nourrir de son travail par son action. Son activité professionnelle va le vivifier et répondre à son besoin de subsistance. Il œuvre pour lui-même et pour un ensemble, l’argent n’est alors plus souffrance ni distorsion, il découle d’une action juste.


Céline (sept-oct-nov 2018)

https://www.desvaguesalame.com/


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