Comment se manifeste l'ego ? 21. Déni et inertie
Je me sens porté-e dans une direction, de réaliser tel rêve ou idée, de changer mes comportements pour du mieux être ou encore de faire tel ouvrage, mais je me disperse, procrastine, me laisse happer par des futilités, m'occupe à autre chose, trouve mieux à faire et à penser et, finalement, je n'agis pas. Je résiste.
* Je me trouve des excuses, donne des justifications ou me positionne clairement dans un refus éhonté de m'actionner. Je peux même prioriser des frivolités sur ce que j'ai à faire. Je ne me regarde pas en face, dans mes contradictions, je suis tout à la fois dans des désirs ambivalents d'amélioration et de refoulement.
*
Ou bien encore j'ai décidé dans ma tête que cela se ferait sous telle forme ou telle manière et je me ferme complètement à d'autres propositions ou idées potentielles. Je ne regarde et me borne que dans une direction que j'ai estimé comme la bonne.
*
L'ego c'est aussi la non-manifestation de son soi par le déni et l'inertie. Moins visible en apparence, cette attitude enferme dans des comportements habituels, une façon de vivre (plus ou moins satisfaisante, mais avec des repères et donc connue) et des croyances.
*
Suivre ce qui m'impulse de l'intérieur, c'est me remettre en question dans ce que je crois être, c'est aussi agir. C'est donc laisser mourir des comportements et des situations, laisser aussi partir des personnes et des choses dans sa vie, quitter ce qui obsolète dans sa façon de penser, d'agir, se détacher de ses routines, opinions et croyances, sortir de sa léthargie, cesser de négliger son intériorité (dans son être et dans son habitat), etc. Tout ceci signifie le passage de la mort à la vie. Laisser mourir, c'est donner l'action permettant la (re)naissance. C'est la mouvance du perpétuel. L'ego, par l'inertie, amène une mort dans la vie. Le non-mouvement empêche la réalisation de soi et de ses désirs, il éteint, gangrène, dégrade, c'est de l'involution.
*
Alors pourquoi je résiste et reste dans cette inertie et ces dénis ? Et bien parce que j'écoute les discours de cette voix de l'ego qui ne veut pas de changement et est dans le refus d'agir et de penser de manière autre. Ainsi, je ne suis pas bousculé-e, je n'ai pas d'effort à fournir, je limite les contraintes (et/ou ne voit que cela) et peux continuer à me plaindre, me victimiser, chouiner et pester contre la terre entière. Je justifie alors mes déconvenues.
*
Je peux aussi décider de rendre l'âme... à la vie. Je rentre alors dans le choix conscient de placer la vie en priorité, c'est-à-dire que je fais le choix de la mouvance. Laisser mourir, passe par une phase de deuil où la résistance n'est pas contrée, elle est accueillie puis digérée ouvrant alors la porte de l'acceptation. Je passe ainsi de la négligence à la conscience, du déni à la responsabilité, de l'inertie à l'entrain du cœur zélé. Je me reprendrai mille fois, cent mille fois, des millions de fois si nécessaire mais, je ne m’enchaînerai pas davantage et je me décide de m’éveiller et vivre.
Céline (04/05/19)
https://www.desvaguesalame.com/
Vous pouvez partager ce texte en respectant de le conserver dans son intégralité, de citer la source et le site : https://www.desvaguesalame.com/. Merci également de le laisser avec son visuel qui l'accompagne.