Comment se manifeste l'ego ? 15. Pour/Contre

Je suis pour ceci, contre cela. J'acquiesce, valide, milite, me range auprès d'une cause, une idée, une opinion, des actions et/ou, au contraire, je m’oppose, accuse, dénonce ou condamne ce qui n’est pas en accord avec mes pensées et principes. Je justifie et légitime même mes allégations. Je pense alors faire un juste choix mais je ne fais que prendre parti et séparer.

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A chaque fois que je suis dans le « pour » ou le « contre » je ne fais, en réalité, que maintenir ce pourquoi je lutte. Ainsi, je donne obligatoirement du pouvoir et nourrit des égrégores de pensées qui vont autant dans mon sens que dans celles qui s’opposent à moi.

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Lorsque je suis dans le « pour » , je me range autour de pensées qui sont en accord avec les miennes. Je crée alors des coalitions. Je m’assoie dans mes convictions (voire celles des autres) et ma zone de confort. Je cherche à convaincre, rallier, persuader (je pense que j’ai raison).

Lorsque je suis dans le « contre », je récuse ce qui n’est pas en accord avec mes systèmes de pensées. Je pense que l’autre à tort. Je suis alors dans la critique, le dénigrement, la médisance, la condamnation voire le lynchage.

Mon positionnement juge la différence. J’enfante alors du rejet, de l’incompatibilité, de la discorde et de la division.

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Chut !!! Je cesse d’avoir des pensées drastiques en prenant ainsi parti. Le « pour/contre » scinde les Êtres et alimente de la violence. Je refuse donc de rentrer dans ce jeu de séparation. Je fais alors attention à mes pensées lorsque je ressens l’envie de défendre un point de vue où lorsque je me sens en désaccord. J’écoute mon intériorité pour ressentir autant l’écho que cela fait dans mon histoires et mes blessures (pour ainsi me déprogrammer et m’en soustraire) qu’en cessant de m’identifier à mes opinions (et arrêter ainsi de m’y accrocher mordicus).

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Alors, je laisse mes pensées me traverser. J’apprends la tolérance de la différence. Sans jugement, j’accueille le fait que mes pensées ne sont pas une vérité universelle et que, dans ce monde, il existe forcément, sa contrepartie. Ni mes opinions ni celles qui semblent s’y opposer ne sont « vraies » ni « fausses » ni plus importantes, l’une par rapport à l’autre. Elles sont, là.

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Je sors du « pour/contre » non pas en évitant de me positionner mais en apprenant à me positionner dans l’ouverture de la réunification. Deux pensées opposées ne sont qu’un versant d’une même pièce et c’est au milieu que se situe l’équilibre.

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J’apprends à m’enrichir de ce qui semble s’opposer à moi. Qui est cet autre qui agit et pense ainsi différemment ? Quel est ce système de pensée qui m’offusque ? Loin de chercher à blâmer la différence, je cherche à comprendre le versant opposé. Cette compréhension ne sera pas utilisée contre mais dans le but d’harmoniser. J’apprends aussi à ôter mes œillères quant à mes pensées pour ne pas rallier à ma cause et ainsi sortir de l’assouvissement de croire que je détiens la vérité.

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J’apprends alors à me positionner dans un état de cœur serein (ni dans l’exclusion ni la coalition) pour que mes pensées insufflent mes paroles et mes actes dans l’harmonisation de ces versants d'une même pièce. Je n’alimente plus les égrégores du « pour » et du « contre », je délaisse les anciens systèmes de pensées obsolètes, déficients et séparateurs pour chercher à me positionner dans un juste milieu, dans des pensées nouvelles hors de la division. J’œuvre alors à créer des impulsions originales et novatrices qui intègrent le versant opposé pour transmuer le monde. Lorsque je ne sépare plus, je suis alchimiste ! Je me reprendrai mille fois, cent mille fois, des millions de fois si nécessaire mais je ne m’enchaînerai pas davantage et je me décide de m’éveiller et vivre.

Céline (28/04/18)

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