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La valeur de l’Être

L’Être n’est pas reconnu pour ce qu’il est mais pour sa valeur. Il devient alors un bien mesurable, évaluable, quantifiable et comparable. Il est donc accepté par les autres et la société en fonction de ce qu’il représente ou peut représenter. A travers sa valeur, le système profite de lui. La valeur impose irrémédiablement des rôles et une place à tenir.

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La valeur de l’Être implique l’estime de soi et, l’estime de soi implique sa valeur... L’estimation est liée à l’évaluation, donc à la monétisation de l’Être. Être identifié à sa et ses valeurs est une habile manipulation pour rester enfermé dans un système qui fait prévaloir la sujétion.

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L’Être est donc perçu pour ce qu’il peut rapporter (et non donner ou transmettre). Il est catalogué et monétisé par sa valeur. Sa valeur justifie l’esclavagisme et sa soumission ou... son enclin à dominer.

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Le monde monnaie les humains et intègre les valeurs comme des principes moraux et des qualités à avoir ou à perpétuer. Nombreux se cherchent donc à travers leurs valeurs et ne font, en réalité, qu’entretenir un système avilissant et monétisé. Le système étatique monétisé formate une façon de penser qui monnaie l’Être dans tout ce qu’il fait ou est. Ainsi, nombreuses expressions de langage liées à des « qualités » sont des formes nouées à la monétisation, elles sont devenues courantes, normales, usuelles et représentatives d’une norme induite. Quelques exemples : valoir la peine, richesse intérieure, se mettre en valeur, juger à sa juste valeur, haute valeur de quelqu’un, avoir valeur d’exemple, richesse naturelle, pauvreté d’esprit, vendre son âme, manquer d’âme, avoir du crédit, estime de soi, le pauvre, la pauvre, pauvre de moi, noblesse d’âme de caractère ou de cœur, mériter, etc.

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Pour autant, l’Être n’a pas à rejeter la valeur, il a à la comprendre pour trouver sa place dans ce monde sans se laisser influencer ni exploiter, c’est-à-dire être à la fois dans ce système et en dehors.

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Avant tout, il est important de réaliser que se chercher par sa valeur et l’estime de soi et donc des qualités qui y sont liées sont des leurres mais surtout des chaines. L’Être ne peut pas se révéler ni savoir qui il est, en dirigeant son attention et son énergie en ce sens. Il ne fait que se ferrer davantage et se cloîtrer dans l’illusion de ce qu’il est (illusion induite par l’ego collectif). En le comprenant, l’Être va rentrer dans le système pour s’en détacher et ainsi véhiculer un autre message auprès de ses pairs.

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Puisque le monde est monétisé, il est important que l’Être s’extirpe de toutes qualités potentielles qui pourraient le définir pour se concentrer uniquement sur sa valeur... pécuniaire. Combien vaut-il ? Cette question peut sembler brutale, elle est pourtant significative. Dans un système où l’argent règne, il ne peut nier qu’il est lui-même une valeur marchande et que quoi qu’il fasse et où qu’il soit il en reste une (qu’il s’y investisse ou qu’il se marginalise).

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En comprenant cette valeur pécuniaire qu’il représente, il peut alors prendre part au jeu sans que le jeu le dévore. L’Être a donc à accepter sa monétisation sans la subir, il ne peut le faire qu’en y mettant son action. Il a donc lui-même à s’impliquer pour se donner un prix en accord avec ses actions, ce qu’il est dans sa profondeur et aussi dans sa transmission et don aux autres. Il a à trouver sa justesse (ni dans le pas assez ni dans le trop). Cet acte va lui rendre sa puissance dans sa valeur monétaire et donc professionnelle et l’amener à se positionner dans son travail et la société. C’est important car il devient acteur de sa valeur, il n’est plus un être passif qui acquiesce un système parce qu’il est « comme ça ». Il cesse de suivre des choix imposés par l’extérieur pour y poser son choix personnel. Il dépose sa volonté et affirme qui il est. La multiplication de ces désirs d’affirmation et la conscience qui l’accompagne peut amener une synergie vers une évolution plus générale et dans le partage. Cet acte va aussi se refléter dans la confiance en lui-même. Il arrête en effet d’être une victime de ce monde pour être souverain de sa destinée. Il va se remplir de foi, d’assurance (donc de protection) et d’aplomb (force), il manifeste son « masculin ».

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En affirmant sa valeur pécuniaire, il peut alors comprendre ses qualités qui sont liées à sa valeur « humaine » et surtout les reconnaître. C’est indéniable et évident qu’il a de nombreuses qualités qui font de lui un être brillant et remarquable. L’Être a donc à sortir des jugements qu’il pose sur lui-même ou de s'être laissé influencé par ceux des autres. Il apprend à se regarder pour identifier cette singulière valeur qui se manifeste à travers ses qualités, il a ensuite à les accepter, les affirmer et les révéler.

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Il est aussi nécessaire que l’être comprenne ses valeurs morales, sociales, etc qui l’habitent. Ces valeurs sont liées à une adhérence et la moralité d’un regroupement de personnes. Elles reflètent les civilisations et les systèmes, elles sont donc induites. Elles servent à l’homogénéité et maintiennent le clan. Il y a aussi celles qui viennent en écho aux blessures de l’Être et vont devenir des modes de pensées catégoriques et réactionnelles. Ces valeurs sont utilisées par les systèmes étatiques pour contenir et avilir. Elles sont retournées contre les Êtres…

Pour autant ces valeurs ne sont pas non plus à rejeter. Elles sont structurantes pour l’Être et lui permette de trouver sa place (être dans le système tout en étant hors). L’Être a donc à sortir du système clanique et de sa peur du rejet (voire le texte « Les blessures et l’angélisme : le rejet ») et de travailler ses blessures afin de s’en déprogrammer pour comprendre les valeurs qui sont en lui et de se mettre en accord ou non avec elle. Il a à mettre du sens.

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Et puis quand l’Être a bien cheminé sur sa valeur et ses valeurs, il est nécessaire qu’il les dépasse pour s’auréoler de ses vertus. Elles sont le reflet même de la source qui l’incarne, elles sont aussi la réverbération de la singularité de son éclat. Se positionner dans ses vertus, c’est sortir de la monétisation et donc du mesurable, évaluable, quantifiable et comparable. Il est l'absolu, l’innommable, l'infini. L’Être est dans l’expression de son essence. Il est en dehors de toutes formes d’attaches qui glissent sur lui. Ces vertus ne se révèlent que lorsqu’il est à nu. L’Être est alors la liberté. Il met de la conscience dans ses pensées et actions afin d'être en harmonie avec l'omnipotence qui l'anime. C'est un dissident qui ramène la souveraineté, met en lumière la singularité et les spécificités, Il (re)construit ainsi la cohésion, la solidarité en fédérant et unissant.


Céline (sept-oct-nov 2018)

https://www.desvaguesalame.com/


Image Erica Wexler


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